Le boxeur camerounais, par ailleurs président du PFL Afrique a donné une interview sur « Powerful JRE » sur Youtube. Il revient au passage sur le décès de son fils survenu en avril 2024.
« Mon fils avait 15 mois. Il avait une malformation au niveau du cerveau, quelque chose que nous ne savions pas. Il s’est évanouis deux fois, la première au Cameroun et nous l’avions amené à l’hôpital, ils n’avaient rien trouvé. La seconde fois c’était en Arabie saoudite, on l’a amené à l’hôpital, ils lui ont fait un tas d’examens mais n’ont rien pu faire. Ils ont fait l’EEG mais pas de radio ou même la MRI. Parce que selon eux, en conclusion, il avait un poumon perfo-ré et c’est ce qui mettait pression sur sa poitrine et l’empêchait de respirer », explique-t-il.
« Après tous ces examens ils lui ont prescrit des médicaments disant que ça devait aller, rien d’inquiétant car ils ont pensé au début que c’était de l’asthme. J’étais donc confiant, je me disais intérieurement que c’était des médecins professionnels. Et je me rappelle qu’à peine arrivé à Dubaï, je me suis dit que la vie est belle et qu’elle méritait d’être vécue. Pourquoi ne pas aller à la salle de sport ou en boîte ? Pourtant je ne sors jamais, je ne vais pas en boîte », poursuit-il.
Au même moment qu’on parlait, il essayait d’en savoir plus, alors je l’ai attendu pendant 3 à 4 minutes
« Alors je suis allé à la salle, j’étais sur le vélo et j’ai essayé d’appeler sa mère, mais elle ne décrochait pas. Je voulais parler avec lui à ce moment-là, elle n’a pas pris alors je me suis dit “ quand je finirai, je vais prendre ma douche, me coucher et l’appeler. ” Et 30 minutes plus tard, j’étais sur une machine, mon téléphone a sonné et c’était mon petit frère qui m’a dit : “ Bro rien ne va ici à la maison. Kobe est décédé, il ne respire plus. Nous sommes à l’hôpital, ils m’ont mis dehors”. Au même moment qu’on parlait, il essayait d’en savoir plus, alors je l’ai attendu pendant 3 à 4 minutes. J’ai appelé encore et encore , puis j’entends l’infirmière lui dire “ qu’il est mort ” ! Je suis là, je me demande, qui est mort ? Comment ça il est mort ? », questionne le boxeur.
« Cet enfant avait 15 mois, il était plus grand que son âge, il grandissait, il était l’enfant le plus joyeux ! Je croyais rêver, je croyais qu’ils devaient dire que c’est pas vrai! Alors j’ai continué d’appeler, et tout le monde l’a confirmé. J’ai appelé ma mère, elle était en larmes! Donc c’était vrai. Et je n’ai jamais réalisé cela, j’ai vu des gens perdre leurs enfants, des enfants plus vieux aussi et je me disais que ça devait être très difficile même si en ce moment-là je ne ressentais rien. Et quand ça t’arrive, tu ne sais pas ce que pourrait être ta réaction! Je ne pleure pas, je n’ai jamais pleuré, ça ne m’arrive juste pas! Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que tu n’as pas de raison. Quand tu ressens en toi quelque chose qui te fait profondément mal, tu n’arrives pas à respirer, ça fait mal! C’était un peu ça », relate Francis Ngannou.
Il pleurait, il ne voulait pas que je parte, mais je suis parti car je savais que j’allais revenir
« Puis tu réalises soudainement qu’un enfant qui n’était pas là il y a deux ans, est devenu la priorité de ta vie. Tu te rends compte que tout ce pourquoi tu stressais, n’avait aucune importance ! Il était la seule chose importante, mais il n’est plus là ! Toute ma vie je me suis battu pour que ma famille ne manque de rien, pour que rien ne les arrache plus comme ça été le cas avec mon père. Puis tout d’un coup, ton propre enfant, la seule personne qui compte sur toi, tu n’as rien pu faire pour lui. Avant même d’arriver à l’hôpital, il n’était même plus là ! Je n’ai même pas pu me battre pour lui. Je me suis retrouvé impuissant en situation réelle, et ça fait mal ! Ça fait très mal ! Le plus dur a été de faire l’autopsie ! Car un enfant qui vivait et avec qui tu as parlé hier, aujourd’hui ils parlent de lui couper ci et ça. Mais ça fait du bien de savoir ce qui s’est passé, peut être ça sauvera quelqu’un demain car le mystère planait », clarifie le boxeur.
« La dernière fois que je l’ai vu, je quittais le Cameroun, je me dirigeais vers l’ascenseur, et il était avec mon petit frère. Il ne voulait pas que je parte, il avait tellement signé sur moi au point où il ne voulait pas que je le laisse seul. Il pleurait, il ne voulait pas que je parte, mais je suis parti car je savais que j’allais revenir! Je pouvais l’amener partout, il ne cherchait pas à manger ou à pleurer, tant qu’il était avec moi ça le suffisait. Il marchait à peine mais quand j’entrais dans une pièce tu n’avais pas besoin de savoir qui est son père, sa réaction disait tout! Puis tu penses à toutes ces petites choses que tu avais avec lui, tu veux le voir, mais c’est fini ! », conclut-il.
avec actu cameroun