Les Jeux africains 2023 se sont officiellement ouverts ce 8 mars 2024 à Accra, avec sept mois de retard, à l’issue d’une cérémonie sans excès.
Le Ghana devient ainsi le 10e pays à organiser ce grand rassemblement panafricain multisports, après le Congo-Brazzaville (1965, 2015), le Nigeria (1973, 2003), l’Algérie (1978, 2007), le Kenya (1987), l’Egypte (1991), le Zimbabwe (1995), l’Afrique du Sud (1999), le Mozambique (2011) et le Maroc (2019).
C’est dans le stade flambant neuf de l’Université du Ghana que cette édition des Jeux africains s’est ouverte, sept mois après la date initialement prévue [1]. Le pays attendait ce moment depuis 2018 et sa désignation en tant qu’hôte de cet événement multisport panafricain.
Le pays ou tout du moins ses dirigeants. Car les tribunes étaient clairsemées, ce 8 mars 2024, alors que les quelques 11.000 places de l’enceinte étaient vendues entre 50 et 500 cédis, 3,5 à 35 euros. Des tarifs trop élevés pour une population frappée de plein fouet par une crise économique profonde ? Vera, jeune volontaire, a une autre explication : « Je pense que les informations concernant la cérémonie ne sont pas parvenues jusqu’aux gens. Beaucoup de personnes n’étaient pas au courant des détails au sujet de cette cérémonie d’ouverture. Mais je suis sûr qu’il y aura beaucoup de spectateurs durant les épreuves sportives. »
En attendant, ce vendredi, c’est dans une ambiance presqu’intimiste que les délégations de plus de 50 pays ont défilé sur la piste d’athlétisme. A l’applaudimètre, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et les pays représentés par un seul athlète durant la cérémonie (Comores, Guinée-Bissau, etc.) ont été les plus chaleureusement accueillis. Mais la véritable vedette a évidemment été la délégation ghanéenne, bien décidée à briller dans les 29 disciplines qui figurent au programme de ce grand rassemblement sportif.
« Il était temps que les Jeux africains viennent sur les terres de Kwame Nkrumah »
Après la parade des nations, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, a pris la parole. « Il était temps que les Jeux africains viennent sur les terres de Kwame Nkrumah, figure du panafricanisme », a-t-il lancé au micro, depuis un podium. Le chef de l’Etat ghanéen Nana Akufo-Addo lui a répondu dans son discours depuis la tribune présidentielle « mieux vaut tard que jamais », avant d’inaugurer officiellement ces Jeux africains.
Puis, Nana Akufo-Addo a cédé place aux artistes : la Sud-Africaine Kamo Mphela, les Ghanéen King Promise et Shatta Wale, et leur compatriote Pat Thomas. Avec ce concert, l’ambiance est alors montée d’un cran. Mabio, qui porte un polo avec la devise de ces Jeux africains (« Expérimentez le rêve africain »), savoure. « On attendait ce moment depuis longtemps et ça y est, on y est enfin. Et on est heureux de pouvoir en faire partie », glisse-t-il, avant qu’un feu d’artifice ne vienne clore la soirée.
avec rfi