Depuis 30 ans qu’il hante les chemins des Lions Indomptables, le sexagénaire en a l’habitude. Né dans les années 60 à Bonadibong-Akwa, Douala, son destin semble lié au sport en particulier et au football en général. Qu’il pleuve ou il neige, depuis le milieu des années 80, Ngando est derrière les Lions.
Et parfois au milieu de la tanière lorsqu’un ‘généreux’ officiel le prend en affection. Influenceur avant la lettre, il n’a pas de statut au sein des Lions.
Ngando Pickett et ses sept collaborateurs seront de la partie quoiqu’il advienne. Ils ‘font’ la route. Ils sont partis sur l’itinéraire Douala, Foumban, Sonkoro, Nguaibou, Lagos, Cotonou, Abidjan et Yamoussoukro…
Il a fait la campagne du Qatar grâce aux souvenir qui le liaient à Samuel Eto’o : L’équipe du Cameroun de football participait à la Coupe du monde organisée en France du 10 juin au 12 juillet 1998. Samuel Eto’o, à 17 ans et 3 mois, était le joueur le plus jeune de la compétition. Les deux amoureux du ballon rond se sont voué une sympathie, jamais démenti depuis lors. Après le match Cameroun-Autriche du 11 juin 1998, Ngando Pickett pris d’affection pour le futur goleador le couvre de son bras protecteur. Regardé comme une bête curieuse par les autres, Eto’o ressent cela comme un geste paternel. De sa voix fluette à terminaisons hautes perchées, Sam man prophétise : « quand je serais un grand champion, je te mettrais à la place que tu mérites ».
Des années plus tard, celui qui est devenu président de la Fecafoot se souvient de sa promesse. A Yaoundé, il donne des instructions à Benjamin Pondi d’appeler Ngando et lui dire de s’apprêter pour le Qatar.
Au passage, Eto’o lui accorde 20 places pour son équipe d’animateurs. Pickett est aux anges…Pour la première fois, son engagement quarantenaire pour les Lions paye. « Surulere » s’exclame en Yoruba le globe-trotter de l’animation du football. ‘Seule la patience paye’ !
Sa première Can de supporter a eu lieu en Côte d’Ivoire. Il est ‘découvert’ par Joseph Owona qui l’invite au stade pour supporter les lions. Depuis il est parfois incorporé aux délégations des Lions en campagne. Mais souvent il paye de sa poche pour suivre l’équipe nationale, habillé de ses célèbres couleurs continentales. La Cote d’Ivoire, c’est une autre affaire. Il ne pouvait rater cette Can. Même sans les promesses à lui faites au Qatar…
En novembre dernier, Ngando Pickett a ‘fêté’ en solo 40 ans de présence auprès des équipes camerounaises. Une passion jamais démentie, enrichie de la certitude que le président de la Fecafoot lui donnera enfin un statut. Les promesses, surtout les promesses politico-sportives n’engagent que ceux qui y croient. Pour le statut de mascotte officielle, il faudra repasser. Le titres posthume sied mieux aux continentaux.
Aujourd’hui « l’immense » supporter N°1 des Lions, Ngando Pickett, le corps peint aux couleurs du Cameroun, est en route grâce à ‘la magnanimité de Mouelle Kombi. Il nous l’a confirmé à bâtons rompus à Bonapriso, avant son départ.
« Je suis en route pour Yamoussoukro par voie terrestre.
Nous sommes à 7. »
-Qui a financé ?
« Disons que c’est le gouvernement à travers le ministère de sport »
-Mais la Fecafoot ne t’a pas épaulé comme à la coupe du monde au Qatar?
« Rien du tout »
– Qu’a dit Samuel Eto’o, l’as-tu sollicité?
« Ils nous ont dit qu’il ne faisait voyager personne. Mon frère le problème ci est compliqué »
– Comment? Tu as vu Le ministre?
« Tu sais qu’entre le ministre et la Fecafoot le courant ne passe pas… mais le ministre nous a aidé ».
– Et vous avez choisi la route au lieu de l’avion?
« Ce sont les moyens de route que nous avons reçu »