Geremi Njitap, membre de CAF Legends et Président de la FIFPRO Division Afrique, a officiellement protesté contre ce qu’il considère comme une agression dans les vestiaires des Lions Indomptables du Cameroun lors de la CAN en Côte-d’Ivoire. Il a envoyé une lettre de protestation à la FIFA, à la CAF et à la FIFPRO détaillant les événements qui ont conduit à son expulsion des vestiaires.
« – Il est environ 19h15, la rencontre venait de s’achever quand M. Gérémie Njitap émet le vœu d’aller féliciter les Lions Indomptables qui se trouvaient encore dans le vestiaire ;
– L’officiel CAF à ses côtés, lui confirme que cela est possible et commet un Agent CAF accrédité pour l’escorter dans le vestiaire ;
– Une fois arrivés dans la zone des vestiaires, l’agent CAF l’informe qu’ils attendront quelques minutes le temps de permettre aux algériens et aux mauritaniens de sortir pour se rendre sur la pelouse à l’échauffement ;
– La formalité respectée, l’agent le conduit aux vestiaires des Lions sans aucune complication.
– Il est environ 19h27 lorsqu’arrive M. Geremi Sorele Njitap à la porte des vestiaires. Il y croise le Président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) qui en sortait ; Ils se serrent la main et il pénètre dans le vestiaire ;
– Tous les joueurs ayant pris part à cette qualification y sont présents. Des cris de joie qu’on peut entendre de l’extérieur retentissent ;
– Pendant que M. Gérémi Njitap serre les mains, un agent de sécurité affecté à la FECAFOOT, le commissaire Mbazoa, l’interpelle en ces termes : « M. Njitap, nous avons reçu ordre du Président de la FECAFOOT qui nous demande de vous faire sortir du vestiaire ». Joignant le geste à la parole, il pose sa main sur l’épaule de M. Gérémi Njitap ;
– M. Gérémi Njitap a répondu en lui demandant : « comment ? » qu’il a répété trois fois puis a ajouté :« Reculez Monsieur et Allez dire à celui qui vous a envoyé de venir lui-même faire exécuter son ordre » ;
– Le Capitaine Vincent Aboubakar, conscient que la situation pouvait dégénérer à tout moment, s’est rapidement interposé et a appelé au calme.
– Le commissaire a reculé pour finalement abandonner ;
– Passé ce moment de tension, M. Gérémi Njitap poursuit ses félicitations et embrassades lorsque surgit M. Etienne Tamo, Chef de Protocole du Président de la FECAFOOT. Il se proclame porteur des mêmes instructions que le commissaire et demande à M. Gérémi Njitap de sortir immédiatement du vestiaire sinon et ce sont ses mots : « je vais le brutaliser », devant des joueurs et un staff des Lions – à l’exception du manager sélectionneur Rigobert Song absent – médusés devant autant d’agressivité. Personne ne comprenait réellement ce qu’il se passait. ;
– Vincent Aboubakar, le capitaine, s’est encore interposé devant le Chef du protocole qui voulait vraiment en venir aux mains ;
– Dans un coin du vestiaire, on entendait de façon perceptible le Coordonnateur de l’équipe nationale, M. Benoit ANGBWA, réprimander le commissaire de n’avoir pas exécuté les instructions du Président ;
– Voyant que les choses allaient s’envenimer, M. Gérémi Njitap décide de sortir du vestiaire pour regagner les tribunes. Il est environ 19h40.
C’est en sortant qu’il croise le manager sélectionneur, Rigobert Song, à qui il raconte brièvement les incidents ;
– Le Manager sélectionneur, Rigobert Song, surpris, lui confie qu’il n’a pas assisté à tout ça parce que de son côté il était occupé à calmer le Président de la FECAFOOT qu’il a trouvé dans un état de nervosité jamais vu auparavant. Ne comprenant pas pourquoi il était dans cet état alors que les Lions Indomptables venaient de valider leur ticket pour les 1/8ème de final, il était incrédule.
– C’est en échangeant avec M. Njitap qu’il a enfin compris pourquoi ce dernier répétait sans cesse : « il doit sortir, pourquoi n’était-il pas là lors du premier et deuxième match ? Maintenant il vient récupérer la victoire…
– Il était 19h50 lorsque M. Gérémi Njitap a regagné les tribunes ;»
Geremi Njitap conclue sa correspondance en demandant aux instances faîtières du football africain et mondial de prendre à leur niveau « toutes les mesures pour que de tels évènements ne se reproduisent plus.». En français facile, des mesures voire des sanctions.
Cette lettre de Geremi Njitap qui était invité spécial du président de la CAF, Patrice Motsepe, en Côte d’Ivoire, arrive au moment où la FIFA et la CAF enquêtent sur plusieurs scandales ( Matchs truqués, Paris sportifs, menaces et violences) impliquant le président de la fédération camerounaise de football, Samuel ETO’O. Et au moment où Paul Biya a publiquement dénoncé la gestion du football camerounais par l’actuel exécutif de la Fecafoot.
avec actu cameroun